Le digital nomad, ou nomade digital en français, est une nouvelle tendance. Né avec les métiers du numérique, le digital nomad serait ce chef d’entreprise, souvent freelancer, parfois télétravailleur, capable d’exercer son activité numérique partout dans le monde.
Le digital nomad serait capable de voyager de pays en pays, en remplissant sa vie avec les souvenirs des lieux de rêve où il a vécu. Tout cela grâce à une bonne connexion internet et à un ordinateur tout terrain.
Puisque tout le monde en fait l’apologie, on va la faire un peu également, mais il va aussi falloir rappeler quelques réalités, sur une tendance qui relève plus du business que de la vie de rêve
Le nomade digital est une personne capable de travailler de n’importe où, grâce à sa profession. Il s’agit généralement d’un travailleur du web, un freelancer qui exécute un métier du numérique, ne lui demandant qu’une simple connexion à internet.
Il peut également s’agir, plus rarement, d’un employé autorisé par son patron à télétravailler sans ne jamais se présenter au bureau.
Leurs outils de travail se résument ainsi au strict minimum :
C’est l’image de carte postale du nomade digital : le voyage. Vous avez déjà à l’esprit une vie faite d’eaux turquoise, de plages de sable fin et de cocotiers. Une vie dans laquelle vous pouvez appeler chaque lieu étranger, votre bureau.
On vous l’a dit, le digital nomad génère 10 000 euros par mois en mode détente, parce qu’il travaille en ligne et que tout est magique. Alors, vous aussi vous rêvez d’une connexion internet à Acapulco le lundi, avant de partir travailler le mardi dans le tout premier espace de coworking de Spiral Muse House à San Francisco.
Le nomade digital a une activité qui rime avec liberté. Il peut rester vivre les pieds en éventail au bord d’un lac au Canada, parce qu’il est un entrepreneur à succès. Il parle anglais, n’a plus de bureau, plus de domicile, car le monde est sa maison.
Voici la plus belle image d’Epinal qui a été dressée ces dernières années.
Le digital nomadisme, c’est la liberté ! C’est ce que vous avez entendu dire, mais le digital nomad reste avant tout un travailleur. Sans travail, pas d’argent, sans argent… peut-être le prix du billet d’avion pour rentrer à la maison.
Alors oui, le nomade digital a mis fin au règne du salariat sur sa vie. Il travaille pour sa personne et non plus pour un patron. Sauf que le digital nomad travaille maintenant pour des clients, et qu’il soit le seul employé de son entreprise, ou à la tête d’une agence du numérique, il ne travaille plus 35 heures non plus.
C’est là le souci du nomadisme digital, et de ceux dont l’objectif de vie serait d’intégrer cette nouvelle tendance : ils confondent les gains issus du capital, la rente, et ceux issus du travail, le revenu.
Quel est le point commun entre un Lord anglais, un bourgeois et un digital nomad ? Aucun, les deux premiers vivent de leurs rentes, le dernier d’un revenu qu’il génère en travaillant dur.
Si vous deviez choisir entre l’une de ces deux positions, laquelle prendriez-vous ? Probablement celle de la rente, et donc du capital. Pourquoi ? Parce que c’est la réalité qui se rapproche le plus de l’image d’Epinal que vous inspire la vie d’un nomade digital.
Quelle que soit l’activité que vous exercez, imaginez que votre travail vous suit absolument partout, tout le temps. Vous êtes attablé dans un bar de Greenwich ? Votre travail aussi prend son verre à côté de vous. Vous faites un trek dans les Alpes, votre travail est dans votre sac, et il se réveille à chaque bornage.
Internet ne prend pas de vacances. Les clients du digital nomad, disséminés autour du monde, ne connaissent ni les heures de bureau, ni les samedi, dimanche et jours fériés.
Être digital nomade, c’est penser à son travail où que l’on soit, tout le temps, parce que l’on est toujours notifié des messages, commandes, révisions, etc. Prendre des vacances n’a rien à voir avec travailler en vacances toute l’année.
Il y a une opposition nette entre travail et vacances, un sens contraire qui n’est en aucune façon résolu par le digital nomadisme. Dans ce cas, qu’est-ce qui motive un freelancer, un chef d’entreprise, un télétravailleur, à jouer au digital nomad?
Qu’est-ce qui vous motive réellement à aspirer à une vie de nomade digital ? Ne serait-ce pas ce post Facebook, cette photo postée sur Instagram pour tous vos amis et followers ? Pendant qu’eux sont à Paris, vous leur montrez que vous, vous travaillez depuis Tahiti.
La belle affaire en réalité. Vous êtes seul à Tahiti, ou avec une famille dont vous ne profitez pas, mais qui vous suit dans vos pérégrinations, pendant que vos amis font la fête ensemble à Paris durant leur temps libre.
Oui, mais vous, vous êtes en Polynésie, et pas eux. Le digital nomadisme est une tendance qui n’a qu’un seul sens : celui des affaires. Lorsqu’un influenceur veut montrer à sa communauté à quel point il réussit et peut faire réussir les autres, il entre dans le monde du digital nomadisme.
Il part vivre au Qatar, se montre rejoindre une belle villa en concept car, tourne sa vidéo avec la piscine en arrière-plan, et rend sa location à la fin de son tournage. Ce qu’il a normalement compris ce n’est, non pas comment devenir digital nomad, mais comment devenir rentier.
Le digital nomadisme, c’est la tendance de célibataire par excellence. Pourquoi ? Parce qu’un enfant vous rappelle ce qui est le plus important dans la vie d’un Homme : la stabilité et les relations sociales.
Tout le contraire donc, de ce que vous proposent les gourous du net en mal de signe extérieur de richesse et de réussite sociale. Par conséquent, plutôt que de dépenser votre argent à vous déplacer tout autour de monde, pour poster la bonne photo sur vos réseaux sociaux, commencez à épargner pour investir.
De ce côté-là, une chose est sûre, les investissements sont comme les vergers. Planter les graines aujourd’hui vous permettra de récolter les fruits demain. En attendant, travaillez depuis chez vous, épargnez, et prenez le peu de temps que vous avez à visiter vos amis ou à profiter de votre famille.
Le nomade digital prouve que le bonheur est chez soi, et nulle part ailleurs. Les rêves d’ailleurs, c’est bon pour les vacances, les vraies vacances.
En collaboration avec Web3 Academy
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I'm a man in my thirties, a husband and a father. I'm french and expert in writing. I studied law at the University and I got one of my degrees in the UK. I had the chance to travel the world, to work in Canada, to visit multiple countries enhancing my cultural background. Although I can't sing, I can't dance and that I'm terrible in sciences, I'm an expert in sculpting sentences, playing with words, tones, style effects and so on, making an article a piece of art.